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Newsletter ATEP N°2 – Septembre 2022

Newsletter ATEP N°2 – Septembre 2022

Newsletter #2 ATEP LES EAUX NON CONVENTIONNELLES

 

LES EAUX NON CONVENTIONNELLES
#Numéro 2

FABRICE SOCHA

Responsable du pôle concours du BET environnement Oasiis

‌Valorisation des eaux non conventionnelles : promouvoir l’établissement d’un standard « eau propre » pour certains usages domestiques

Jusqu’à une période récente, la gestion durable de la ressource en eau à l’échelle du bâtiment n’était pas en France une priorité. Les réseaux publics de distribution d’eau potable ont un coût relativement faible, l’eau souillée est considérée comme un déchet devant être évacuée et remise en état avant rejet au milieu récepteur. La multiplication d’épisodes de sécheresse extrêmes repose la question du partage des ressources en eau potable sur notre territoire. Pourtant des gisements existent.

La valorisation des eaux de pluie fait partie intégrante des politiques relatives à la résilience urbaine du territoire. Néanmoins, leur quantité récupérée est fortement dépendante de la saisonnalité. La quantité stockable ne couvre en moyenne que 20 % des besoins (WC, arrosage…) sur le territoire français alors qu’il existe un autre gisement prometteur et complémentaire. En effet, les immeubles d’habitation, tertiaires ou autres infrastructures publiques génèrent une quantité continue d’eaux grises qui vont actuellement directement au réseau d’assainissement.

La valorisation des eaux domestiques nous parait prometteur à plusieurs égards. Les eaux grises notamment issues de l’eau des douches et lavabos, très peu chargées en polluants, sont disponibles en quantité importante. Elles peuvent représenter plus de 40 % de la consommation d’eau potable.

Actuellement,  le législateur ne permet la réutilisation des eaux grises (EGT) que pour des usages très limités. Des démonstrateurs de massifs plantés en toiture (permettant une phyto-épuration des eaux grises) sont en cours de développement sur des opérations éligibles pour démontrer la possibilité de substituer l’eau potable par des EGT pour des usages hors eau destinée à la consommation humaine. A travers un suivi de paramètres microbiologiques et physico-chimiques, nous pouvons démontrer l’innocuité de l’eau produite.

A l’ATEP, nous sommes convaincus qu’un nouveau « petit cycle de l’eau » à l’échelle bâtimentaire permettra de répondre aux enjeux de la ville de demain, sans nuire à la santé publique !

Le guide recommandations méthodologiques pour la réalisation des ACV des systèmes d’assainissement non collectif est disponible

Il permet de :

  • Définir clairement le périmètre des ACV, c’est-à-dire les étapes du cycle de vie à intégrer au bilan environnemental et des paramètres à prendre en compte pour chaque catégorie d’ANC étudiée ;
  • Définir l’unité fonctionnelle des ACV et la méthode de calcul d’impacts environnementaux ;
  • Définir des hypothèses communes pour une meilleure cohérence entre les périmètres d’analyses des systèmes (inventaires des infrastructures, modèles d’émissions en fonctionnement, maintenance, démantèlement, transport…)

Il est téléchargeable en cliquant ici

Le comité d’experts travaille actuellement à la définition des objectifs de la seconde phase du travail concernant les systèmes de gestion des eaux de la parcelle (eaux pluviales, eaux de pluie, eaux grises).

Save the date : l’ATEP vous donne rendez-vous 📅

  • Les Journées Professionnelles de la construction (CAPEB) se tiendront les 21, 22 et 23 septembre au MEETT, le centre de Conventions de Toulouse. Le mercredi 21 septembre sera consacré aux travaux des Unions Nationales Artisanales de la CAPEB. A cette occasion, Jérémie STEININGER, Délégué général de l’ATEP présentera la gestion des eaux de la parcelle lors d’un atelier commun à l’UNA Maçonnerie Carrelage et l’UNA Charpente Menuiserie Agencement concernant la construction neuve.
  • Le troisième rendez-vous Cycl’eau Vichy se tiendra les 28 et 29 septembre 2022 au Palais du Lac et ouvrira ses portes aux acteurs publics et privés de la filière eau.
  • Le Carrefour des Gestions Durables de l’Eau se tiendra les 23 et 24 novembre 2022 au parc des expositions de Dijon. L’ATEP y organisera un atelier participatif qui aura pour thème « Stop aux idées reçues sur le traitement des eaux de la parcelle ».

Arrêté du 28 juillet 2022 relatif au dossier de demande d’autorisation d’utilisation des eaux usées traitées

Pris en application du décret n° 2022-336 du 10 mars 2022, qui avait mis en place une procédure d’autorisation pour permettre de nouveaux usages des eaux usées traitées, un arrêté du 28 juillet précise le contenu du dossier de demande d’autorisation d’utilisation des eaux usées traitées, et donc les pièces justificatives attendues dans ce dossier.

Le dossier de demande d’autorisation d’utilisation des eaux usées traitées est adressé au préfet de département en un exemplaire sous format papier et un exemplaire sous format électronique. Le préfet a la possibilité de demander des exemplaires papiers supplémentaires.

L’arrêté précise ainsi le contenu du dossier mentionné à l’article 4 du décret du 10 mars 2022.

Cela signifie que des restrictions d’usages de l’eau sont mises en œuvre en :

  • État d’alerte : Réduction des prélèvements à des fins agricoles inférieure à 50% (ou interdiction jusqu’à 3 jours par semaine), mesures d’interdiction de manœuvre de vanne, d’activité nautique, interdiction à certaines heures d’arroser les jardins, espaces verts, golfs, et de laver sa voiture.
  • État d’alerte renforcée : Réduction des prélèvements à des fins agricoles supérieure ou égale à 50% (ou interdiction supérieure ou égale à 3,5 jours par semaine), limitation plus forte des prélèvements pour l’arrosage des jardins, espaces verts, golfs et lavage des voitures, jusqu’à l’interdiction de certains prélèvements.
  • État de crise : Arrêt des prélèvements non prioritaires, y compris à des fins agricoles. Seuls les prélèvements permettant d’assurer l’exercice des usages prioritaires sont autorisés (santé, sécurité civile, eau potable, salubrité).

PhytoREUT : utiliser les eaux ménagères pour arroser son jardin 

En Europe, la consommation moyenne d’eau ménagère par personne et par jour est estimée à 86L (source EME 2015). Convaincu de l’intérêt de la réutilisation des eaux ménagères pour l’arrosage du jardin, Aquatiris, réseau national spécialiste de l’assainissement écologique, s’investit et cherche des solutions de REUT (Réutilisation des Eaux Usées Traitées) pour les maisons individuelles grâce à la phytoépuration.  Retour d’expérience sur le projet PhytoREUT avec Martin Werckmann, dirigeant associé chez Aquatiris. 

Prendre conscience que l’eau est une ressource précieuse 
Nous avons commencé cette aventure il y a 4 ans dans le jardin de nos bureaux rue de la Mossig à Schiltigheim. Nous percevions depuis un moment autour de nous une certaine préoccupation liée aux litres d’eau jetés. Nous avons donc eu l’idée de récupérer l’eau en mettant une vanne et en la détournant directement sous l’évier. Cet été avec les problématiques liées à la sécheresse et aux interdictions d’arrosage nous avons pu récupérer 100 litres d’eau par jour. Ces 100 jours sans pluie nous ont alors permis de récolter 10 mètres cubes pour l’arrosage du jardin et nous ont confortés dans l’idée de poursuivre le développement de notre procédé de récupération des eaux ménagères pour l’arrosage des jardins.

Mesurer les performances épuratoires des configurations et  l’impact de la croissance des végétaux 
Nous avons mis en place un système que nous avons baptisé « PhytoREUT ». L’idée n’est pas de faire de l’eau potable avec les eaux usées mais de les valoriser pour le jardin en s’assurant de l’absence de nuisance et de l’innocuité des eaux traitées pour les plantes et ce grâce à un média filtrant planté en surface qui ressemble à un bac de fleurs. A la surface, on retrouve des plantes hélophytes qui ne craignent pas le savon ou la graisse et à l’intérieur nous avons inséré un substrat filtrant, léger, poreux et actif qui va stocker, traiter et filtrer les eaux.

Etendre le projet à une communauté urbaine 
Avec la section ECO CONSEIL de l’INSA de Strasbourg nous avons étudié le potentiel de notre procédé à l’échelle d’une communauté urbaine. Il ne concerne que les habitations pavillonnaires avec jardin mais chaque ménage dispose de 100 à 300 litres d’eaux ménagères par jour qui seront très utiles surtout lorsqu’il ne pleut pas. En étendant ce projet nous devons également veiller aux nuisances et au confort des utilisateurs.

À ce jour, les résultats sont motivants et nous encouragent à poursuivre l’expérience en REUT pour d’autres usages.

Pour en savoir + sur les actualités de Aquatiris

Eaux usées, de mer, pluie… à la recherche de nouvelles sources contre la sécheresse 
Lu france24.com – 17 août 22

Sécheresse. Puis-je utiliser des eaux grises dans mon jardin ? 
Lu sur ouest-france.fr – 1er septembre 22

Sécheresse. Peut-on utiliser ou non les eaux de pluie sans restriction ?
Lu sur ouest-france.fr – 3 septembre 22

Sécheresse : récupérer l’eau de pluie, une solution de plus en plus prisée face au manque d’eau
Lu sur france3-regions.francetvinfo.fr  – 5 septembre 22

Déconnecter les eaux pluviales, une solution simple pour faire des économies
Lu sur lagazettedescommunes.com – 5 septembre 22

 

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